
Le lotus
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Le lotus est une fleur très répandue en Asie qui pousse naturellement dans les étangs.
Le lotus prend racine dans la boue. Sa tige émerge de l’eau trouble pour briser la surface. La partie aérienne émerge de ses larges feuilles puis le bouton s’épanouit au soleil, libérant la multitude de ses nuances colorées allant du blanc au rose vif. La particularité de cette fleur est qu’elle s’élève au dessus de l’eau contrairement aux nénuphars qui flottent sur l’eau.
Cette fleur d’une rare beauté occupe une place particulière dans toutes les traditions nées dans le berceau de l’Inde : le yoga, la méditation, l’hindouisme, le bouddhisme
Le lotus dans le Yoga : Padmasana
Padma en sanskrit signifie lotus, et asana, posture : soit la posture du lotus
On ne sait pas vraiment à quand remonte la première mention du lotus. Toutefois, dans les Yoga Sutra (200 av. JC-500 ap. JC), Patanjali évoque la nécessité d’une posture assise confortable pour pratiquer le yoga et le pranayama. C’est également dans l’assise que toutes les techniques de retrait des sens et de méditation se pratiquent. Toutefois, il ne fait pas une référence explicite à la position du lotus.
C’est à partir du 10e siècle que des traités parlent de techniques yoguiques, dont le Vijnana Bhairava Tantra (10e siècle), le Goraksasataka (11e S) mentionne seulement deux postures qui sont : padmasana (lotus) et vajrasana (diamant). Le Hatha Yoga Pradipika (la petite lampe du yoga), la Shiva Samhita (17e siècle) et le Gheranda Samhita (18e siècle) décrivent certaines postures de yoga, ces trois derniers traités sont considérés comme majeurs dans le yoga
« Tout comme l’eau n’effleure pas la feuille du lotus, le péché n’affecte pas celui qui s’acquitte de son devoir, sans attachement, et en remet les fruits au Seigneur Suprême. » Bhagavad Gita au verset 5.10
On peut noter que les chakras, ces carrefours énergétiques situés, entre autres, le long de la colonne vertébrale, sont représentés par des fleurs de lotus avec un nombre de pétales variable mais défini.
Le lotus dans l’hindouisme
Depuis la nuit des temps, le lotus apparaît fréquemment dans la mythologie, l’art et les écritures hindoues.
Dans l’Hindouisme, le lotus a longtemps été associé à la divinité et à la pureté : les dieux et déesses importants sont représentés assis sur des fleurs de lotus ou debout avec des lotus dans leurs mains.
La fleur est associée au mythe de la création, ainsi le dieu Brahma est dit « né d’un lotus qui a émergé du nombril du Seigneur Vishnu » (Vishnu voulant dire « clin d’œil de lotus ») et le beau Krishna est décrit comme « l’œil de lotus ». Cette fleur influence toute l’architecture indienne, des temples aux autels et traverse les époques.
Symbolique du lotus
Cette fleur magnifique émerge non-souillée de la boue, figurant la pureté du corps et de l’esprit.
Elle évoque l’éternité de la vie par sa durée germinative très longue, ses graines pouvant dormir pendant des siècles. On en a retrouvé de plus de 1 000 ans qui ont germées.
En s’élevant au-dessus de l’eau boueuse pour fleurir immaculée, elle symbolise l’élévation de soi et l’épanouissement, sans s’enliser dans les tentations matérielles. La boue qu’elle traverse représente le samsara : le cycle des renaissances et de souffrance dans lequel évoluent les êtres non éveillés.
Le lotus dans le bouddhisme
Tout comme dans l’Hindouisme, le lotus apparaît fréquemment dans l’art et les écritures bouddhiques.
Dans la statuaire, Bouddha est assis sur un lotus, ainsi que la plupart des divinités du bouddhisme tibétain.
La légende décrit la naissance du Bouddha qui, dès sa venue au monde, se serait mis debout en se tournant vers les quatre points cardinaux et aurait fait sept pas vers le Nord, des lotus apparaissaient sous chacun de ses pas.
Le mantra le plus connu du bouddhisme tibétain, le mantra de la grande compassion est « Om Mani Padmé Hum », qui signifie « le joyau est dans le lotus ».
On le retrouve gravé sur les drapeaux de prières, dans les moulins de prières, sur les pierres, à l’entrée des maisons. Sa signification symbolique est très poussée.....
Symbolisme
Tout comme dans l’hindouisme, la fleur émergeant de la boue symbolise la pureté, mais il est question ici de la pureté de l’éveil. Même en partant de conditions défavorables, les racines dans la vase (symbole du samsara et de l’ignorance), la réalisation est possible. c’est d’ailleurs le premier enseignement du Bouddha sur les quatre nobles réalités: il existe un état au delà de la souffrance, et voici le chemin pour y accéder.
Le lotus est planté dans la boue mais sa fleur est immaculée. C’est un symbole de non attachement, notion chère au bouddhisme. Lorsque notre esprit cesse de s’accrocher, il trouve la paix. En effet les expériences passent et c’est notre attachement aux souvenirs de ces événements qui est là et qui sollicite en nous des émotions. S’y agripper est un conditionnement très fort qui nous fait oublier la loi de l’impérmanence de toutes choses.
La graine est présente au cœur de la fleur et elle pourra se ressemer. C’est le symbole de la loi de cause à effet : la cause, la graine, l’effet la fleur issue de cette graine. L’univers, les êtres ne se transforment pas par hasard, mais selon une loi commune, la loi de causalité. Il s’agit d’une loi naturelle, silencieuse, immuable qui régit le règne végétal, animal, humain.
Il en est de même pour nos pensées et nos actes qui, élaborés dans le passé, contribuent à façonner notre caractère, notre mode de vie actuel. Mais attention à ne pas tomber dans le déterminisme ou le fatalisme, nous avons la liberté pour intervenir dans notre existence.
La boue est le terreau de transformation et de libération du karma (le cycle des causes et des conséquences liées à l’existence des êtres vivants).
La notion de karma diverge un peu dans l’hindouisme et le bouddhisme; dans l’hindouisme, le karma implique l’impossibilité d’agir activement sur celui-ci. Il réclame de supporter stoïquement pendant de nombreuses existences les rétributions négatives jusqu’à disparition totale des effets. cette pensée contribue à entretenir le système des castes.
Pour les bouddhistes il y a une égalité entre les individus, sans discrimination d’origine ou de sexe car chacun possède la graine de la bouddhéité, l’insurpassable et parfait éveil, chacun à la liberté de se mettre en chemin.




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